Johany Berland photoLa guitare, qui fut son premier instrument, lui a ouvert la voie. À l’intuition, Johany Berland a abordé la composition comme un moyen d’exprimer ses émotions. Il opte d’abord pour les Arts et Métiers avant d’envisager finalement la musique à l’image.
Quel est ton parcours ? 

J’ai commencé par l’apprentissage de la guitare avec un prof puis j’ai continué en autodidacte. J’ai développé mon style à l’intuition et par improvisation, de la composition à l’orchestration. J’ai une formation initiale d’ingénieur Arts et Métiers, j’écoutais déjà pas mal de bandes originales de jeux vidéos car ça me parlait. J’ai commencé à travailler en tant qu’ingénieur et puis j’ai eu l’opportunité de composer de la musique pour des jeux. Cela a été mon point d’entrée, j’ai trouvé qu’il y avait une ouverture en terme de propositions artistiques. Par la suite, j’ai gardé cette approche : j’aime bien commencer un projet en apportant un oeil neuf, en prenant des libertés sur ce qui se fait dans le domaine. Finalement, j’ai arrêté le métier d’ingénieur pour me consacrer à la composition.

Qu’est ce qui t’a donné envie de composer de la musique ? 

C’est très lié à l’enfance, la nostalgie et la mer. La musique me permet de conserver un lien avec les périodes du passé et les personnes disparues. La composition a été et demeure le seul moyen pour moi d’exprimer mes émotions. Il arrive qu’on me dise que ma musique est dramatique, aux antipodes de ce que je suis dans la vie. 

Qu’est-ce qui t’a influencé ?

Je dirais que les compositeurs impressionnistes et romantiques tels que Saint-Saëns, Ravel, Debussy m’ont influencé. Pour moi, ce sont eux qui ont inventé la musique de films et John Williams, par exemple, en est un héritier. Et puis, je suis un peu dans l’obsession de l’association des musiques actuelles et de l’héritage classique, comme Max Richter. J’écoute aussi de la musique du monde, notamment la musique arabe classique et la musique indienne. Étrangement, c’est ce qui me ressemble le moins qui m’influence le plus.

Qu’est-ce qui t’intéresse dans la forme du court-métrage ?

On dit parfois « une bonne musique de film, c’est une musique qu’on n’entend pas » et c’est en partie vrai, dans la mesure où une bonne musique peut accompagner le film pour faire ressentir une émotion sans qu’on dissocie la musique ou l’image l’une de l’autre. Dans le long métrage, c’est nécessaire d’avoir des silences alors qu’à l’inverse dans le court métrage on peut se permettre de pousser les curseurs et de prendre des risques sans lasser. Une heure trente de portes qui grincent et de violons qui jouent faux, c’est fatiguant. Sur un format court, cela peut être intéressant au contraire. 

Est-ce que tu regardes des courts-métrages ? 

J’en regarde peu, en fait. Je vois plutôt des web-séries, des moyens métrages.

Je ne ressens pas forcément le besoin d’en voir pour composer de la musique pour des courts métrages. J’aime bien arriver sur un projet sans chercher à me conformer à ce qui se fait dans le domaine.

D’ailleurs, je ne sais pas si c’est lié mais je suis quelqu’un qui lit plus qu’il ne regarde de films et j’aime bien partir du scénario écrit et dégager un thème musical à partir de la lecture. Ce thème peut ensuite être adapté aux images tournées et synchronisé en post-production.

Quel regard portes-tu sur la production française ? 

En long métrage de fiction, je regarde surtout de la comédie. En court métrage, j’apprécie la production d’animation française. Je trouve que la France produit de très bons courts métrages d’animation. Je suis aussi friand des nouveaux formats tels que les web-séries. 

Quel est ton dernier coup de  en terme de court-métrage ?

J’ai beaucoup aimé Yona, un court métrage d’animation de Gautier Alfirevic et Kevin « Teau » Rose. J’ai également vu le moyen métrage FANTASME d’Éléonore Costes.
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Catégories : Kontrechamp

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